Language: French
Scientists tell us that the Earth has entered a new epoch: the Anthropocene. We are not facing simply an environmental crisis, but a geological revolution of human origin. In two centuries, our planet has tipped into a state unknown for millions of years. How did we get to this point? Refuting the convenient view of a "human species" that upset the Earth system unaware of what it was doing, L'Evénement Anthropocène proposes a new account of modernity that shakes up many accepted ideas: on the supposedly recent date of "environmental awareness", on previous challenges to industrialism, on the manufacture of consumerism and the energy "transition", as well as on the role of the military in environmental destruction. Through a dialogue between science and history, the authors draw an ecological balance-sheet of a developmental model that has become unsustainable, and explore paths for living and acting politically in the Anthropocene.
Summary in French:
Les scientifiques nous l’annoncent : la Terre est entrée dans une nouvelle époque géologique, l’Anthropocène, né il y a deux siècles avec la révolution industrielle et la machine à vapeur. L’agir technique humain et notre modèle de développement font basculer le système terre vers des états inédits depuis des millions d’années et hautement imprédictibles. La temporalité longue de la terre et de l’évolution et la temporalité de l’histoire humaine, que la modernité industrielle du XIXe siècle avait soigneusement séparées se télescopent à présent, questionnant non seulement notre modernité industrielle mais aussi les méthodes en usage de recherche historique. Cette situation invite les historiens à inventer de nouvelles méthodes : l’historien ne peut plus rester dans sa tour d’ivoire ; il importe de développer les interactions avec les sciences "dures", mais sans retomber dans une histoire naturaliste. Il s’agit aussi de poser de nouvelles questions et d’inventer de nouveaux récits pour donner sens aux 250 dernières années. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelle appréhension du passé peut nous permettre de penser la crise environnementale contemporaine et favoriser la nécessaire transition écologique ?