Language: French
On 5 October 1864, a violent storm wrecked the Ganges valley. Calcutta, the capital of the British Empire in India, was devastated. "The once famous Botanic Gardens of Calcutta are now to be counted amongst the things of the past", the Gardener’s Chronicle declared.
Three decades later, however, the garden had become one of the most eminent symbols of the British Empire. Visitors flocked to see the Great Banyan, a gigantic tree that looked like a forest. The botanists working in its renowned herbarium, with its thousands of specimens from all parts of the Raj, made important contributions to botanical classification. They were required to contribute to imperial economic endeavours by acclimatizing new species and making crops more profitable. In the histories they wrote, the garden appeared as the epitome of colonial competence and prestige.
This book is an alternative history of the Calcutta Botanic Garden which examines the ambiguous role it played in the colonial sphere. Using hitherto unexplored archives, Marine Bellégo describes the everyday life of one of the largest colonial botanic gardens, its dreary routines, relentless struggles, and dismal failures. The garden was largely defined by the many tensions that ran through it: visitors were troublesome, plants died, messages were lost, objects and documents disappeared. The garden was a microcosm of the contradictions, ambiguities, and structural violence of the imperial system.
Summary in French:
Le 5 octobre 1864, un violent cyclone s’abat sur la plaine du Gange. Calcutta, capitale de l’Empire britannique en Inde, est dévastée. « Le jardin botanique de Calcutta figure désormais parmi les choses du passé », lit-on dans le Gardener’s Chronicle.
Trois décennies plus tard, le jardin était pourtant devenu l’un des plus éminents symboles de l’Empire britannique. Les visiteurs affluaient pour admirer un arbre immense à l’allure de forêt : le grand banian. Son herbier, riche de milliers de spécimens venus de tous les territoires impériaux, en faisait un haut lieu de la classification botanique. Ses directeurs étaient tenus de contribuer à l’essor économique du Raj en tentant d’acclimater de nouvelles espèces et d’améliorer le rendement des récoltes. Ses responsables en écrivaient l’histoire comme celle d’un lieu colonial modèle qui servait la mission civilisatrice de l’empire.
Ce livre étudie le rôle à la fois symbolique et économique qu’a joué le jardin botanique de Calcutta dans le dispositif d’un empire alors à son apogée. À l’aide d’archives inexploitées jusqu’ici, Marine Bellégo nous plonge dans le quotidien à la fois monotone et tourmenté de l’un des plus grands jardins botaniques coloniaux. Elle met ainsi au jour les innombrables tensions qui parcouraient ce microcosme impérial dysfonctionnel, faisant un sort aux échecs d’acclimatation, aux désastres logistiques, aux problèmes de main-d’œuvre et à la dureté implacable des relations humaines dans la sphère coloniale. L’ouvrage explore ainsi comment se rejouaient au sein d’un jardin botanique les ambiguïtés, les contradictions et la violence structurelle de l’entreprise impériale.